Georges Casteur presente a Quebec contre la loi 52

Dr. Georges Casteur

1. La loi Belge et son application démontrent que le risque de la pente glissante est inhérent à toute loi légalisant l’euthanasie.

– de patients terminaux on a évolué vers patients non-terminaux

-de problèmes physiques vers problèmes psychiques

-de l’accord explicite de la personne vers un accord écrit 5 ans plus tôt

– extension de la loi vers les pré-déments et déments

-délégation de la décision à une tierce personne (de confiance)

-euthanasie à la demande

-discussions en commission d’assurance maladie pour prévoir un numéro de nomenclature pour l’acte d’euthanasie

-projet de loi pour permettre l’euthanasie d’enfants avec ou sans l’accord des parents

-l’euthanasie est encouragée par les autorités : vous trouverez tous les documents sur les web sites officiels ; ces documents vous sont également remis dans les mairies, promus par les services sociaux.

-des médecins sont formés en « spécialistes de fin de vie » et  ceci n’a rien à voir avec les soins palliatifs

2. Exemples de personnes euthanasiées (liste non limitative) :

-couples âgés qui désirent mourir ensemble (fréquent)

-jumeaux présentant une surdité congénitale et qui devenaient aveugles.

-femme de 64 ans en bonne santé physique présentant une dépression aggravée par la rupture d’une liaison

-femme de 44 ans ayant subi des interventions ratées de chirurgie plastique dans le but de changer de sexe ; son partenaire qui était un homme qui avait également changé de sexe, demande actuellement également l’euthanasie

-écrivain Flamand de renom chez qui on suspectait un début d’Alzheimer.

-prix Nobel de médecine se sentant vieillir (94 ans) et se sentant inutile

-femme de 25 ans, anorexie nerveuse, abusée par son psychiatre

3. Euthanasie « ratée » : patiente avec cancer du sein en situation de détresse aigue demande l’euthanasie ; une très forte dose de morphine est donnée en IV  dans l’idée que la patiente ne survivra pas; le lendemain la patiente qui a survécu n’a plus de douleurs et est visiblement soulagée d’avoir survécu ; cette patiente a encore vécu 2 mois et n’a plus demandé l’euthanasie.

4..Y avait-il des raisons pour légiférer?  Les tribunaux Belges étaient-ils fréquemment appelés à juger de médecins incriminés d’euthanasie ?

Depuis le procès Softenon (1962, enfant fortement handicapé euthanasié à la naissance) aucun médecin n’a été poursuivi en justice. Une étude publiée en 2000 (Deliens et col.) indique que les médecins Belges estiment avoir raccourci la vie de leurs patients dans 18,5 % des décès. Il est donc clair que l’absence d’une loi n’a jamais empêché les médecins de prendre les décisions qu’ils jugent nécessaires en fin de vie. La grande majorité des médecins n’étaient pas demandeurs d’une loi.

5..Autres raisons de légiférer ?

-l’euthanasie a sans aucun doute une répercussion économique . Nous savons qu’un raccourcissement de la vie de quelques semaines et  l’euthanasie non terminale pour des personnes avec une perte locomotrice ou neurologique chronique rapporteraient des milliards à l’état.

-le droit à l’autodétermination ? Est-ce qu’une légalisation de l’euthanasie contribue au droit de chacun à l’autodétermination ?

Nullement.

-le droit à l’autodétermination n’est pas un problème médical : il ne faut pas être malade pour faire valoir son droit à l’autodétermination. C’est donc un problème de société.

-toutes les lois au sujet de l’euthanasie exigent néanmoins l’intervention de médecins, non seulement pour l’exécution de l’euthanasie mais également pour la décision.

Lorsqu’une société décide de légiférer en la matière, c’est donc à cette société ou à ses représentants (la justice) d’en décider. En faisant glisser cette responsabilité sur les épaules des médecins, on donne non seulement carte blanche aux médecins pour décider de vie ou de mort mais en plus l’autonomie de la personne n’est pas respectée et la confiance dans son médecin risque d’être ébranlée.

6.L’évolution de la mise en pratique de cette loi en Belgique démontre que, même si ses partisans s’en défendent, de telles lois incitent à une permissivité opportuniste : la mort est opportune lorsqu’elle apporte des avantages soit au patient, soit à son entourage, soit à l’état. Je cite pour mémoire Madame Borst, ministre Néerlandais de la santé publique qui au lendemain du vote de la loi aux Pays-Bas, déclarait : « Et maintenant il nous faut une loi qui permettra aux vieillards qui s’ennuient à mourir dans les maisons de repos de prendre la pilule de Drion (pilule d’euthanasie) ».

A vous de juger quelle société vous désirez pour le Québec.