Le projet de loi que souhaite promulguer notre gouvernement constitue une façon rapide d’abandonner à eux-mêmes les patients en fin de vie dont les besoins en soins sont très particuliers.
En vertu de ce projet de loi, le gouvernement y va à grands coups de promesses en matière de soins palliatifs afin de rassurer les personnes en phase terminale qu’ils recevront de l’aide adaptée. Mais que se passera-t-il si les efforts promis ne marchent pas : les patients auront le “libre“ choix de se tourner vers une piqûre fatale pour mettre un terme à leur souffrance.
Il s’agit là d’un beau portrait, mais ce n’est qu’un mirage qui n’a aucune commune mesure avec la réalité. De fait, il y a fort à parier que le gouvernement n’investira pas les millions nécessaires pour donner un accès sans faille aux soins palliatifs.
Comment celui-ci justifiera-t-il de telles dépenses pour nos patients ayant moins de trois mois à vivre, alors même qu’il vient de sabrer plus de 100 millions de dollars pour les patients actifs ayant besoin de chirurgies ou d’autres soins?
Par ailleurs, qui se chargera de voir à ce que les patients puissent faire un choix éclairé et libre? On n’est pas sans savoir qu’un tiers des patients en Belgique sont euthanasiés sans leur consentement, et qu’un grand nombre d’entre eux n’ont pas un deuxième médecin pour certifier leur désir de mettre fin à leur vie.
Pourquoi passer tout à coup une loi visant à promouvoir le décès (par l’euthanasie) des plus vulnérables en phase terminale, alors qu’on a eu des années pour se pencher sur la mise en place de soins à domicile et de soins palliatifs appropriés pour nos patients sans jamais que rien n’aboutisse vraiment à cet égard? L’attente dure depuis des années. Croyez-vous que le gouvernement a vraiment intérêt à soulager la souffrance de nos plus vulnérables, ou son intérêt serait-il plutôt de raccourcir leurs jours? L’enjeu ne serait-il pas plutôt d’ordre monétaire : réaliser des économies dans le système de santé en réduisant le nombre de jours passés à l’hôpital par les patients au lieu de mettre un baume sur leur souffrance.
Dans le système de santé actuel, tous nos patients ont le droit de refuser l’acharnement thérapeutique — de refuser, diminuer ou cesser tout traitement. Ils ont aussi droit à du soutien et au soulagement de leur souffrance. Malheureusement, seulement 20 % de la population a accès à des soins palliatifs. C’est l’accès pour les 80 % restants qui fait défaut dans notre système.
Il faut dire les vraies choses : le gouvernement nous propose des soins à rabais pour les plus vulnérables, soit la mort rapide par piqûre ou encore une mort graduelle sans garantie de soins adéquats dans un système de santé qui cherche des économies par tous les moyens. C’est indécent.
Pour toute entrevue, le Dr Paul Saba sera à l’hôtel du Parlement de Québec, à 1045 Rue Des Parliamentaires, Québec, et ce, à partir de 10h.
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